Histoire gersoise

Déjà 9 jours que j arpente ces magnifiques vallon du Gers, le rut court inexorablement vers sa fin, et de 8 à 9 chevreuils que je voyais tous les matins, j en suis plus qu’à 2 ou 3, quand au soir à un ou deux, bigre , cela devient dur dur.

Dur dur et oui commencer avec des températures normale d’été culminant à 30 degrés en journée, des nuits plutôt fraiches, 14 degrés, on est passé depuis une semaine à 40, voir 41 en journée et rien en dessous de 24 la nuit, plus de quoi émoustiller le moindre brocard.

Coté copains, c est pareil , Pascal de son coté , à quelques minutes de tempo , de retard ou d’avance, et finira par un joli tir qui se solderas par l effet piquet , bien connu dans le Gers .


Bob de son coté réussira plusieurs approches sur des yearling qu’il ne voudra pas tirer, et de peu, il pourra tirer un beau brocard, qui a choisi de passer au tree stand juste au moment ou la tempête est arrivée et ou l arbre bougeait tellement qu’on ne sais plus qui tenait qui, et qu’il était plus sage de descendre.

Donc voili voilà , la tempête justement, 25 mm de belle et bonne pluie , mais avec des arbres arrachées , sur la route les vignes, juste de quoi rebattre les cartes, et nous redonner le moral.


Me voilà donc dans le saddle tree depuis la petite aube, une heure rien, deux heures rien je finis par me dire que ‘s’il ne vient pas a moi, il me suffit d’y aller.

Grace à la pluie finie la marche hésitante sur un plateau de chips bien sec, de quoi décourager les plus téméraire des chasseurs à l approche et j en suis.

Finalement un coup de jumelle tiens un brocard , et un beau , vieux, le bon vent, o yesss , une petite haie d ‘environ 1M10 , 1M 20 , de haut , c est le bon coup je le sens , 80 à 100 mètres d’approche derrière la haie, je me relève , il est là je tire , il tombe , c est le plan

C est parti, comme c’est long 80 mètres à genoux, en rampant, a demi accroupi à 66 ans, je ne me rends pas bien compte si je suis au niveau du brocard ou pas, soudain j entend du bruit, scrrrrtch,  scrrrrrtch, je jette un œil discret au dessus de la haie, une chevrette est là à deux mètres de moi et je l entend brouter les feuilles de ronces de la haie.

Bien sur elle me regarde, ne pas bouger, ne pas regarder en face, le vent est pour moi, immobilité absolue, elle s’énerve se calme, fais semblant de remanger, je ne bouge pas, elle se calme vraiment, et recommence tranquillement à brouter, La je me dis, bon le brocard il est ou, je relève la tête, la chevrette là pour le coup s ‘enfuie, le brocard est là qui la regarde et ne comprend rien. La moi je comprend qu’il faut faire quelques choses 18 mètres trois quart arrière très prononcé, c est loin, mais je sais le faire et je suis en confiance , pooooong c est dedans, entrée cuisse, sortie foie, fémorale, fémur au passage, tout le monde pars à la course, mais très vite je vois la chevrette seule courir, je me dis c’est bon.
L herbe est très haute, je ne prends pas de risque je vais chercher le chien, je reviens une demie heure après, Diego me marque l anschuss mieux que moi, fais une trentaine de mètres tranquille et me montre le brocard mort très fier, d’un air de dire «  tu me dérange pour si peu LOL ” l année dernière il avait réussi un recherche de 600 mètres pour Bob.

Voilà, vous connaissez tous ces moments d’archers ou ni heureux, ni triste mais envahit d’un sentiment de plénitude, d’être aller au bout de soi même, et de finir l histoire.

Je vous souhaite à tous des moments pareils, et surtout une très bonne saison de chasse 2020 2021.

Pour les détails technique un excellent Arc Tundra de Fidjbow 49@29 68 pouces que j ouvre à 31. De bonnes vieilles Zelor 400 avec des grizzlys de 180 grains devant, bref du matos d’ancien, mais cela me va bien LOL

bravo Michel

bravo et merci pour le partage

Pour ma part !
L’ambiance météo Michel l’a bien relaté très sec et chaud.
Le premier jour j’installe mon siège sur un angle de vigne prometteur que j’avais repéré l’an dernier.
Malgré tout j’ai pas vu beaucoup d’animaux les premiers jours et pourtant j’ai bien affûté sans bouger.
Le matin avec la rosée c’est plutôt approche, chevrettes et chevillard s presque tous les matins avec quelques possibilités de tir mais c’est uniquement Brocard.
Soir de tempête...
Enfin de l’eau sur la météo du téléphone, plutôt pas mal d’ailleurs autour de 20h.
A 18h c’est pas la peine de regarder le téléphone, on est pile entre deux grosses dépressions et ENEDIS commence à se faire entendre.
Il faut y aller et personne de l’équipe à envie de faire un petit repas avant l’affût du soir.
Je suis sur mon arbre à environ trois mètres il est assez gros ça me rassure.
Le vent et les nuages arrivent très rapidement avec les tonnerres il est du sud mais les nuages plus haut descendent hoooo putain ça va faire mal.
Quelques gouttes mais ça dure pas une chevrette sort du bois pour aller dans la vigne au pas rapide.
Des branches tombent dans le bois puis c’est l’averse, que dis-je des seaux.
Les gouttes tombent dans tout les sens c’est impressionnant mais je pense que ça ne va pas durer
le vent se renforce et ça commence à bouger très fort. En deux minutes je suis presque trempé mais il ne fait pas froid je pense arriver à tenir jusqu’à la fin.
Puis soudain un craaac je sent mon arbre qui a vibré, sûr c’est le mien.
Ni une ni deux je jette mon arc et carquois dans les ronces et je crois que je suis arrivé presque avant eux au sol.
Je me réfugie dans le bois derrière un gros tronc ramasse des plastiques de protection de jeune plan de vigne pour les mettre sur ma tête histoire de me protéger et attendre la fin.
Au bout d’un moment et vue l’inefficacité de mon abri mais surtout ça devient dangereux je rentre à la voiture qui se trouve à presque un km.
J’arrive enfin, trempé.
A poil dans le Kangoo sans rechange mais avec des vieux draps propres que me servent pour la venaison je me sèche.
Chauffage à fond j’arrive à sécher quelques trucs presque totalement.
Le soleil va sortir c’est sûr il faut attendre.
Tout redevient calme assez rapidement,j’y retourne évidemment.
A mon arbre c’est une énorme branche de la sime qui a cassé et rester coincé avec l’arbre voisin.
5 minutes une chevrette me surprend, ouchhh déjà.
Un chevillard guère après dans l’autre sens.
Il est inquiet, file sous moi et accélère d’un coup.
Puis dans le près derrière moi ça monte mais stoppe je suis à mauvais vent, la suite est normale.
Ça bouge dans la vigne, c’est loin mais je suis prêt.
Brocard mais j’y crois pas car il part dans le mauvais sens puis renifle le sol fait demi tour et vient vers moi, inquiet il regarde à droite à gauche rapidement zigzague.
Il est de face je suis à trois quard à l’encrage j’attend qu’il approche encore du coup ça devient bon il est dans ma distance de tir.
Incroyable il retourne dans la vigne il est plein travers je le suit et le double mes doigts lâchent la flèche est superbe et tock.
Je prend plein fer le piquet en faux acacia de début de rangée.
La suite je la raconte pas.
Je rentre au pas de course pour me réchauffer car j’ai finalement froid.
C’est sur le chemin du retour que je m’aperçois de la violence de cette tempête.
Arrivé au rdv Bob nous a préparé un super bon plat à base de chevreuil, ça m’a réparé ma fracture du moral.

Ce sera pour une autre fois peut-être!

piquet en plein poumon ça ne pardonne lol belle histoire merci