Sans y croire!

par Pascal Mer 23 Jan 2019 - 0:22

C’est sans y croire que je monte avec mon compagnon Fred pour tenter de prélever un chamois dans le Ventoux.
On arrive assez tôt, ça pèle pas mal car il y’a un fort vent du nord avec de gros nuages.
On décide de prospecter une zone que l’on ne connais pas.
Le chemin enneigé va nous permettre de voir les traces.
Nada, pas une trace de chamois même vieille.
On décide de faire la zone habituelle même si je n'ai rien vu la dernière fois car le loup rôde.
Fred va dans un secteur où il a prélevé l’an dernier, moi je vais faire le bas car je ne connais pas cette zone.
Rien malgré pas mal d’indices, la température remonte le vent se calme et les nuages disparaissent petit à petit.
Après un petit repas au soleil je décide de monter en direction du sommet droit devant moi.
A mi hauteur j’aperçois des chamois sur ma gauche, je suis surpris de les voir ici mais je ne m’en plaint pas bien sûr.
Au bout d’un bonne heure de contact et d’éloignement j’arme deux fois sans décocher.
Finalement d’un coup ça va vite, j’ai deux jeunes devant moi entre 10 et 15 mètres.
J’arme à moitié et attends celui qui sera le mieux orienté.
Celui de gauche se présente en léger trois-quarts arrière, en une seconde je suis à l’ancrage et dans sa zone vitale, j’ajuste et décoche.
La flèche est belle, il cabre, pivote et prend la descente, il est sur trois pattes car la flèche lui a coupé la rotule de l’épaule côté opposé de l’entrée.
Je le suis du regard, il ralentit et se couche à une cinquantaine de mètres.
Je suis confiant (à tort) de la trajectoire de ma flèche.
Tout en le surveillant je bois un coup et envoies un texto à Fred car le téléphone passe très mal dans cette zone.
Après 10 minutes j’approche le chamois tranquillement car je suis sûr de l’atteinte.
À 10 mètres de lui il se lève et repart pour une vingtaine de mètres et se couche dans un trou derrière un arbre.
Gros moment de solitude!
J’encoche une flèche et l’approche par derrière tout en me servant de l’arbre pour me cacher de lui.
Arrivé à 7 mètres de lui je me décale de l’arbre doucement, je m’imagine sa zone vitale,je m’applique pour raser l’arbre et décoche.
Il se lève fait un bond dans la descente mais chute rapidement, j’encoche vite ma troisième flèche mais sa tête ne tient plus, il donne un dernier soupir.
Ma première flèche est un peu trop en avant.
Je lui met la brisée le bague et le vide, arrivé à la voiture Fred n’est pas encore là mais ne tarde pas.
On prend notre temps il fait finalement beau, on discute avec les gas de la station, des marcheurs s’arrêtent intrigués par nos arcs et bien sûr le chamois, Fred leurs faits rapidement un cours.
Encore un bon moment de passé dans cette belle montagne.